Avec :
Vincent BEAURIN,
Jean-Baptiste BERNADET,
Michael DANS,
Ariel KENIG,
Mick PETER,
Christian ROBERT-TISSOT,
Sylvain ROUSSEAU &
Benjamin RONDEAU,
Emilia UKKONEN,
Charles VEYRONDu 4 avril au 9 mai 2009, la Galerie Crèvecoeur présente Overlap, une exposition collective qui confronte le travail de dix artistes venus d’horizons divers autour de cette notion qu’évoquait dans une pièce éponyme réalisée en 1996 l’artiste suisse Christian Robert-Tissot.
Dans le discours dramatique le terme d’”overlap” équivaut à la notion de canon en chant. En d’autres termes, il s’agit ici d’aborder la notion de chevauchement, de recouvrement telle qu’elle peut être utilisée dans la praxis émergente ; de confronter un héritage néo-conceptuel sur un principe constitutif de l’art et de la peinture à un déplacement esthétique postmoderne dans l’acte de dessiner, de peindre, de sculpter.
En langage cinématographique, “overlap” désigne l’endroit où l’image est recouverte par une autre image, en interlude à une troisième. Technique cinématographique empruntée à la pratique picturale, ou l’inverse? Les toiles de Charles Veyron plongent le regardeur dans l’incertitude : sous la polychromie bien agencée se distingue une forme étrange mais reconnaissable, une forme qui fût, qui n’est plus que suggérée. Le travail de Jean-Baptiste Bernadet se situe également dans cet entre-deux, espace trait d’union, “antre”, qui annonce ce qui arrive en éludant ce qui a eu lieu.
Overlap met en jeu la seconde couche, l’action d’effacement, oppose l’apparition de mots à la disparition d’images, suggère recouvrement, camouflage, détournement aniconique, couverture ou mensonge : autant de réappropriations possibles d’une doxa posée par l’exposition .
Dans l’univers graphique borderline de Mick Peter s’immiscent les noms de Bouvard ou Pécuchet, scandés sous la forme de propagande, dessinés, altérant les caractéristiques premières du dessin. Michael Dans quant à lui perturbe les codes de l’imagerie enfantine en faisant d’un ourson grimé “cool” une victime du désanchantement, un nounours sceptique et désabusé. De même qu’Emilia Ukkonen brode façon grand-mère les slogans flagorneurs des grandes marques. Dans la lignée d’un
Wharol, d’un
Lavier, d’un
Matthew Barney et ses
Hypertrophies, ou illustrant la théorie d’
Hal Foster quand il énonce que “l’apothéose du sujet réside dans sa disparition”, les oeuvres présentées invitent à nous poser la question du repentir, mais aussi de ce qui n’est pas visible.
Mosset ou Barthes évoquent l’effacement de l’artiste derrière son oeuvre ou la mort de l’auteur. On est en droit de se demander ce qu’il en est de l’oeuvre derrière l’oeuvre, quand elle est recouverte ou trafiquée, quand Sylvain Rousseau et son complice Benjamin Rondeau rendent un hommage solennel à la Disparition d’un auteur au nom sevré de ses propres voyelles ou lorsque Vincent Beaurin paillette ses volumes au minimalisme formel.
“No Subject, No Image, No Text, No Beauty, No Message, No Technique, No Idea, No Intention, No Art, No Feeling” disait
John Cage à propos des tableaux blancs de
Rauschenberg. Peut-être est-ce le topos réel de l’exposition Overlap.
Heure de début : | samedi 4 avril 2009, à 18:00 |
Heure de fin : | samedi 9 mai 2009, à 21:00 |
Lieu : | |
Adresse : | 30, rue de Malte |
Ville : | Paris, France |
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Téléphone : | 0143388017 |
Adresse électronique : | |
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